


Dans son livre « Biologie de l'homosexualité : on naît homosexuel, on ne choisit pas de l'être », le chercheur belge Jacques Balthazart soutient la thèse d'une homosexualité héritée à la naissance et ravive les oppositions avec la psychanalyse et l'Église. Le débat de l'inné et de l'acquis est relancé. Quels en sont les enjeux ?
Études sur les jumeaux et les fratries, données génétiques et hormonales… Pour Jacques Balthazart, directeur du Groupe de recherches en neuroendocrinologie du comportement (université de Liège, Belgique), les études scientifiques sont suffisamment nombreuses pour affirmer que l'homosexualité innée est la théorie « la plus plausible ».
C'est le point de vue qu'il défend dans son livre « Biologie de l'homosexualité : on naît homosexuel, on ne choisit pas de l'être ». Il y explique que :
« Une partie des facteurs de l'homosexualité est génétique, c'est la partie que l'on connaît le moins bien. On a beaucoup plus de données sur la partie hormonale de ces facteurs.
Il y a enfin une partie immunologique, une réaction immunitaire développée par la mère contre l'embryon de sexe mâle [qui affecterait les préférences sexuelles]. »
L'ouvrage prend ainsi le contre-pied des psychanalystes ou encore des théologiens qui soutiennent que l'orientation sexuelle résulte principalement de l'éducation et de l'environnement, et donc qu'elle s'acquiert ou qu'elle se choisit.
L'Église catholique, par la voix du pape Benoît XVI, présentait il y a peu « la confusion des sexes comme une menace aussi grave pour l'humanité que les changements climatiques ». Pour le Vatican, l'homosexualité est acquise, volontaire, et s'oppose donc à la sacro-sainte « loi naturelle ».
Du côté de la psychanalyse, le Dr Stéphane Clerget, psychiatre et auteur de « Comment devient-on homosexuel ou hétérosexuel ? » déclarait encore en 2008 :
« Ce que j'affirme à partir de mes recherches, c'est que l'orientation sexuelle se construit. Être homosexuel, ce n'est pas la conséquence d'un événement traumatique, d'une mauvaise éducation, d'un problème génétique, ce n'est donc pas le résultat d'un “ratage”, mais c'est une des formes possibles, minoritaire certes, mais normale de vivre sa sexualité. »
Mais les points de vue du Dr Clerget, des freudiens et post-freudiens sont mis à la marge par le Pr Balthazart, qui invoque dans ses écrits le manque d'études scientifiques rigoureuses pour les étayer.
Innée ou acquise ? Les deux théories sur l'homosexualité ne sont pas nouvelles et chacune a montré ses avantages, mais aussi ses écueils.
L'homosexualité acquise, résultant de l'éducation, reste une thèse culpabilisante pour des parents qui s'interrogent sur les erreurs qu'ils ont pu commettre (mère trop proche, père absent) quand leur enfant fait leur coming out.
En revanche, des mouvements gays et lesbiens préfèrent affirmer que leur orientation sexuelle est un choix, parce qu'ils trouvent dans cette conception les ressources pour mieux s'assumer.
Quant à la théorie de l'homosexualité innée, elle peut être de nature à ressusciter les heures sombres de la médecine. Dans les années 30, le nazisme et de nombreux médecins et psychiatres considéraient l'homosexualité comme une « dégénérescence pathologique héréditaire ». Qui sait si les futures thérapies géniques ou hormonales ne tenteront pas de « soigner » les homosexuels ?
Pour le Pr Jacques Balthazart, pas de doute : la science tranche en faveur d'une homosexualité innée. Mais il est plus optimiste sur notre siècle et affirme que cette théorie est plutôt de nature à permettre aux homosexuels d'être mieux tolérés :
« Les homosexuels ne sont pas pervers (en tout cas pas plus que les hétéros), ils ne sont pas dangereux (l'homosexualité n'est pas contagieuse) et ils ne sont pas, en général, responsable de leur condition […]
En retour, la société devrait, comme elle le fait de façon croissante mais pas encore uniforme, les accepter sans aucune forme de discrimination… »
En partenariat avec Têtu :
Beaucoup de choses sont dites à propos de l'homosexualité ; parfois à tort, parfois à raison. Cet article tente de faire un petit bilan de ces « on dit » et éventuellement de les corriger.
Ce billet présente mon opinion, il n'a pas pour vocation de présenter un débat contradictoire, simplement d'exposer mon opinion sur un sujet qui me touche et sur lequel j'avais envie depuis longtemps de faire un article.
NB : ce n'est pas un remake des 10 commandements, vous avez le droit d'avoir des points de désaccord constructif sans pour autant que ça remette en cause toute la crédibilité du texte de départ. Vous trouverez en bas de l'article notes et [[références nécessaires]] .
L'homosexualité n'est pas un choix, c'est un préférence. On ne choisit pas de préférer les hommes aux femmes et inversement.
C'est une simple histoire de goût, on ne choisit pas d'aimer les fraises et de ne pas aimer les épinards, il en va de même pour préférer les hommes aux femmes - et inversement -, le fait que cela touche à la sexualité créant une réaction de dégoût anormale envers les personnes ayant des goûts différents.
Si on ne choisit pas d'aimer les fraises, on peut par contre faire le choix d'en acheter et d'en consommer. De là vient la croyance que l'on peut « guérir » de l'homosexualité. Oui, si on a décidé qu'aimer les fraises était immoral, on peut décider de se priver de leur consommation.
La responsabilité portée par la personne lors de l'emploi du mot choix n'a donc pas lieu d'être ici, sont donc à bannir les expressions - potentiellement non insultantes - où la sémantique du choix transparaît : « c'est ton choix et je le respecte », « tu fais ce que tu veux, c'est ton choix » ou encore « moi je ne comprends pas ce choix ».
Les préférences sexuelles ne sont pas liées au génome, et ne sont pas liées non plus à l'environnement. Il n'y a pas de cause clairement établie à l'homosexualité.
N'importe quel scientifique ayant lut les nombreuses études à ce sujet vous affirmera que l'homosexualité n'est pas exclusivement génétique, il n'existe pas de gène de l'homosexualité, pas plus que de gène qui vous ferait aimer les fraises.
L'homosexualité n'est pas non plus quelque chose d'acquis ; plusieurs théorie plus ou moins fumistes évoquent des actions hormonales durant la grossesse, une influence contre-œdipienne du père, de la mère, des oncles, tantes, et des animaux de compagnie (sisi, je vous jure :p ), c'est à mon sens tout simplement stupide.
C'est également stupide si l'on pense à ces gens qui recherchent une cause à quelque chose qui n'est pas une maladie, ni une anomalie de comportement, ni même un phénomène sociologique ; mais j'y reviendrais dans les paragraphes suivants.
L'homosexualité n'est pas clairement génétique, elle n'est pas lié à des facteurs environnementaux clairement définis et reproductibles - si l'on exclut que rencontrer la bonne personne n'est pas un facteur environnemental - et les recherches récentes vont dans ce sens.
On ne peut pas mettre l'homosexualité dans la catégorie de la perversion, de l'assouvissement d'une quelconque volonté de dominer, ou même de la manifestation d'un égocentrisme outrancier. Une différence qui peut déranger mais certainement pas une perversion.
Une perversion est, par définition le contraire de l'amour ; c'est une pulsion. Voilà pourquoi l’homosexualité n'est pas une perversion : les couples homosexuels seraient très fortement volatiles et ne revendiqueraient pas le droit au mariage si tel était le cas.
L'homosexualité est la manifestation de l'amour que se portent deux personnes, une relation amoureuse est réciproque, on ne peut pas mettre une relation d'amour sur le même plan qu'une relation destructrice comme la pédophilie.
On ne peut pas par ailleurs rapprocher pédophilie et homosexualité pour la simple et bonne raison que l'une est l'accomplissement d'une pulsion destructrice à sens unique - destructrice pour les autres ou pour soi même - alors que l'autre est juste la manifestation de l'amour que se portent deux personnes majeures (et consentantes, s'il est encore nécessaire de le rappeler).
Rapprocher l'homosexualité de la zoophilie est une connerie pour les mêmes raisons, et c'est également une insulte à notre humanité, comment qualifier de la même manière un acte dégradant pour les deux parties qui s'y adonnent et un acte qui reflète profondément ce qui fait notre humanité, c'est à dire l'amour entre deux personnes ?
Le débat sur la naturalité avérée ou non de l'homosexualité est un un débat nuisible. Je suis toujours choqué de voir des partisans d'une plus grande tolérance envers les homosexuels se targuer de démontrer que l'homosexualité est naturelle grâce à des parallèles vaseux avec le monde animal, apportant de l'eau au moulin de ceux dont ils voulaient réfuter les arguments.
Non, ce débat n'a pas lieu d'être, la question de savoir si l'homosexualité est naturelle ou pas, si elle est nuisible pour la survie d'une espèce ou non, est un débat biaisé par son hypothèse de départ.
Dire que l'homosexualité serait ou ne serait pas naturelle nous éloigne une nouvelle fois de notre humanité. Nous ne sommes pas des animaux, alors nous n'avons pas à nous comporter en tant que tels ou de nous interroger sur une quelconque dynamique animale dans laquelle nous voudrions nous insérer. Et s'il m'arrive d'envier la manière dont certains grand singes règlent leurs conflits, je ne connais aucun chef d'état employant les mêmes méthodes.
Certains argumentent que une civilisations d'homosexuels s'éteindrait. D'autres partent de la constatation (très osée il faut le dire) que les couples homosexuels sont stériles et donc qu'ils ne doivent pas être encouragés, au profit d'arguments pseudos Darwiniens. C'est une connerie.
Oui, c'est ne connerie de penser qu'une population représentant moins de 10% de la population totale peut mettre en péril la survie de l'humanité en influant sur ses schémas sociaux. C'est une connerie pour la simple et bonne raison que l'homosexualité en tant que telle ne remet pas en cause les pratiques hétérosexuelles (qui sont des pratiques naturelles dans le sens qu'elles sont la base de la reproduction sexuée). Comment démontrer qu'une population de 10% de personnes stériles empêche 90% de cette population de procréer ? C'est mathématiquement impossible si on considère l'équirépartition des deux sexes dans la population. On ne peut pas dire non plus qu'à l'heure actuelle la planète soit en crise des naissances (ou alors dans l'autre sens).
Il y est dit (d'après mes sources) que l'homosexualité est une perversion, que Sodome et Gomorrhe ont été punis par dieu pour avoir péché, etc. Je ne suis pas assez compétent pour répondre à ces arguments.
Voici une source d'information complémentaire pour tenter d'y répondre : Is it true that God hates fags ?
Nous sommes cependant en droit de nous interroger, sur une religion qui prône l'amour de son prochain, sur le fait d'entendre certains de ses sympathisants lancer le slogan « God Hates Fags ».
L'homosexualité n'est pas pour la communauté scientifique une maladie, il n'y a donc aucun argument scientifique permettant de dire que l'homosexualité est une maladie mentale - potentiellement incurable.
De plus, les travaux en pédopsychologie retirent également l'homosexualité comme la conséquence d'une expérience traumatisante et la définisse comme « une préférence au niveau sexuelle qui est multi-factorielle », en clair, elle n'a pas une cause mais un ensemble de causes potentiellement non corrélées et non reproductibles. Une maladie sans cause explicite, et sans capacité de reproduction, ça n'est pas scientifiquement étudiable, sauf peut être au niveau sociologique.
La première cause de mortalité chez les adolescents homosexuels ce ne sont pas les MST mais le suicide.
Ce sont autant de vie gâchées et de familles détruites, c'est également une énorme perte pour la société ; rappelons à ce titre que le fondateur de l'informatique, vous savez le truc avec lequel vous jouez et vous lisez ce texte, cet homme, Alan Turing, était homosexuel et s'est suicidé après avoir subit les persécutions subies à l'époque par les homosexuels en Angleterre.
À moins de considérer l'amour comme une grave maladie hautement transmissible, l'homosexualité n'est pas une maladie. Ce n'est pas une maladie mentale, ce n'est pas une perversion, ce n'est pas la manifestation de pulsions, c'est tout simplement la manifestation de l'amour que se portent deux personnes.
Certaines personnes considère l'homosexualité comme un comportement contagieux qui risque de pervertir les enfants et les détourner de la voie « naturelle », c'est une bêtise si l'on considère que la proportion d'homosexuels a toujours été constante, la seule chose qui risque qui risque d'arriver si l'on banalise l'homosexualité est une chute du nombre de suicide chez les jeunes homosexuels et une diminution des agressions homophobes.
À ce titre, côtoyer des homosexuels n'est pas dangereux pour la santé, et serait même recommandé pour lutter contre une maladie très contagieuse qui provoque des milliers de morts tous les ans : l'intolérance.
Le fait que les homosexuels soient de plus en plus visibles amène certaines personnes à penser que c'est une mode, un phénomène de société, voire un mème.
Ce n'est pas le cas, si les homosexuels sont de plus en plus visibles c'est qu'ils ne se cachent plus, mais ils ont toujours été présents. L'amour ne se décide pas au même titre que la décision d'acheter un vêtement, on n'est pas homosexuel « pour le fun ».
C'est une croyance très répandue et malheureusement colportée par une certaine catégorie de la communauté gay, mais c'est faux ; dans un couple homosexuel il n'y en a pas « un qui fait l'homme et l'autre qui fait la femme ». Les gens qui pensent cela sont bloqués dans un schéma hétéro-centré dans lequel il doit y avoir un dominant et un dominé, une personne affirmant sa virilité potentielle et l'autre jouant un jeu plus timide et réservé.
C'est une idée débile et malheureusement colportée par une partie de la communauté homosexuelle qui revendique sa différence en ayant des comportements décalés. Or, la croyance répandue telle que dans un couple d'homme l'un est plus efféminé que l'autre et que dans un couple de femmes l'une est plus masculine est tout simplement un stéréotype malsain. Certains se complaisent cependant, au nom de la différence, à le perpétuer, mais je le maintient, c'est un stéréotype. Il n'y a qu'à voir certains couples hétérosexuels où la femme porte la culotte pour constater que la « sensibilité » d'une personne n'est pas liée à son orientation sexuelle.C'est une connerie. Si quelqu'un veut bien m'expliquer les raisons qui lui font penser cela je serais ravi de lui démontrer le contraire par quelques contre exemples bien sentis.
On sent d'ailleurs une contradiction poindre : selon la théorie de la plupart des homophobes, les homosexuels sont narcissiques, et dans un couple homosexuel il y en a un qui fait la femme, plus réservé, etc. Comment on peut être narcissiquement réservé ?
Il n'est pas déplacé de faire une blague sur les homosexuels en présence d'un homosexuel, pas plus qu'une blague sur les blondes en présence de blondes. Oui, on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, il y a certaines plaisanteries gratuites et profondément blessantes, alors que d'autres sont subtiles et amusantes, même si elles sont stéréotypées, comme doivent l'être toutes les blagues de ce genre.
Donc ne considérez pas que vous devez vous brider en présence d'homosexuels, ce sont des personnes à part entières, et ils savent apprécier les plaisanteries à partir du moment où ce ne sont pas des moqueries. Le simple fait de vous demander si cela peut blesser ou non est déjà un élément qui montre que la personne que vous risquez de blesser peut vous faire confiance.
Le mot « homosexuel » renvoi inévitablement au sexe et a une connotation scabreuse. Cette confusion entre l'acte sexuel et le fait d'aimer une personne de même sexe est à mon avis source de beaucoup de malentendus entre les gens qui prétendent que l'homosexualité est une perversion et ceux qui défendent une égalité de droits pour tous les citoyens.
Ce malentendu doit être dissipé, et j'espère être parvenu à le faire dans ce modeste article, le mot « homosexuel » ne renvoit pas seulement à l'acte sexuel mais aussi à l'amour que se portent deux personnes, la relation amoureuse et éventuellement charnelle entretenue par deux personnes de même sexe.
Et vous, comment vous sentez vous vis à vis de ces points ? Pensez vous être en accord ou en désaccord avec les points exposés ? Pensez vous que vous n'avez pas à changer de comportement ?
Et dans tous les cas, pourquoi avez vous cette opinion ?
Une série de vidéos qui reprennent mes propos, histoire de vous montrer que je ne suis pas le seul à penser ce que je pense :
http://www.youtube.com/watch?v=3S0N3bIeFrM
http://www.youtube.com/watch?v=C6lY1D1QxYI
http://www.youtube.com/watch?v=pMiHPz4gXNo
http://ww.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/604.pdf